Rétro-vision

Nous pouvons donner un hommage tout particulier
Aux épicuriens, qui ont trouvés des noms aux mets.
De notre culture, ils sont les fervents chevaliers,
Noms qui aujourd’hui encore sont reconnus des gourmets.

Fricandeau, blanquette, attereaux, cassoulet, daube, navarin brandade
D’où viennent ces noms ?? Aux si doux accents poétiques,
Epigramme, matelote, rissoles , pescaline chartreuse , civet ,ou estouffade,
Tous issues sans doute des premiers enseignements scolastiques.

Des connaissances de méthodes traduites, de vieux grimoires conservés,
Ils sont arrivés jusqu'à nous, en traversant les époques
Rien qu’à les prononcer, maintenant encore ils nous font saliver
Remercions à genoux le génie de tous ces hommes en « toque ».

Ils ont sut préserver ce patrimoine, sans rien y changer
Toutes ses appellations confondues, caractérisent l’identité de notre terroir
Impliquant, cette culture Française, dans l’art du bien manger
Et qui grâce aux noms des mets s’accrochent à notre mémoire.

Combien de temps encore ces noms, vont ils perdurer …….. ?
Dans ce siècle, où tout n’est que profit,
Au détriment des goûts, hélas trop souvent dénaturés
Et où le nom lui même, a perdu son orthographie.

Sans codification, sans appellation, plus de références
Et les plus belles créations, tombent au puits de l’oubli
C’est ce que nous vivons, désormais tout n’est qu’indifférence
Pour l’agro-alimentaire les règles sont maintenant bien établies.

En plagiant des recettes qui ne méritaient que déférences
Ces sociétés distillent dans l’esprit d’un public non averti
L’image d’un plat, éloigné du vrai et ampli d’incohérence
Piétinant les principes des recettes, ajoutant inepties sur inepties.

Que laisserons-nous, pour les générations qui nous suivent ??
Sans ce repaire indispensable, établie par le nom
Lien merveilleux de moments, que seuls les souvenirs ravivent
Appellations, qui mériteraient d’être inscrite au pinacle du Panthéon.

Yvon Garnier